- - Post It !: janvier 2012


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S’il ne fait pas de doute que la dégradation de la note de la dette de la France aura des répercussions sur le coût de l’emprunt, les avis divergent quant à l’ampleur et le calendrier de la hausse des taux.
(LaVieImmo.com) - « Un Etat qui emprunte plus cher, cela signifie des banques qui se financent également à des taux plus élevés et donc, par effet domino, des taux proposés aux particuliers également plus élevés ». Maël Bernier, porte-parole du courtier Empruntis.com, résume en quelques mots le mécanisme de hausse des taux d’intérêt immobiliers. « Concrètement, cela signifie que l’Etat Français, qui emprunte aujourd’hui à des taux autour de 3 %, pourrait se voir proposer des taux de 3,50/4,00 % en raison de son déclassement ». Soit une hausse de 50 points de base, qui ne devrait pas tarder à se répercuter dans les taux des crédits accordés par les banques. « D’ici quelques mois, fin juin au maximum », selon elle. Un emprunt sur une durée de vingt ans, assorti aujourd’hui d’un taux de 4,20 % en moyenne, serait donc proposé à 4,70 % d’ici la fin du semestre.

Deux inconnues de taille

Plus prudent, Meilleurtaux.com, estime pour sa part que la perte du triple A n’aura pas d’« effet immédiat sur le niveau des taux des crédits immobiliers ». Le courtier, concurrent d’Empruntis, fait notamment valoir que les banques ont déjà largement eu le temps d’anticiper la décision de Standard & Poor’s, et ne l’ont pas attendue pour commencer à reconstituer leurs marges. Il constate en outre que l’OAT 10 ans, le taux d’emprunt d’Etat à long terme, est restée quasiment stable depuis l’annonce de la dégradation : de 3,03 % le 13 janvier (avant l’annonce de la décision de S&P), elle n’est montée qu’à 3,10 % le 16 janvier. Sandrine Allonier, responsable des études statistiques de Meilleurtaux, estime qu’« il est très difficile de prévoir ce qui va se passer dans les prochains mois, même dans les prochaines semaines. Mais pour le moment, il semble que la remontée des taux aux particuliers sera graduelle et modérée ».

Avec une inconnue, cependant. Outre l’ampleur de la remontée de l’OAT(que certaines banques pourraient décider de ne pas répercuter totalement dans leurs barèmes), le courtier s’interroge sur les conséquences d’une dégradation de la note de la dette de la France par Moody’s, l’autre grande agence de notation financière. Selon Marc Touati, responsable de la recherche économique d’Assya Compagnie Financière, tout dépendra(it) de l’ampleur d’un éventuel geste de Moody’s. « Une baisse d’un cran ne changerait pas la donne, estime-t-il. Une dégradation plus importante en revanche, pourrait avoir des effets très nets et rapides… ». Mais selon l’économiste, le véritable enjeu est ailleurs. Dans un entretien à LaVieImmo.com, il estimait récemment qu’il n’y avait rien à craindre sur le front des taux jusqu’au résultat de l’élection présidentielle. « Si le candidat qui remporte le scrutin ne met pas rapidement en œuvre une politique de réduction des dépenses publiques et se contente d’augmenter les impôts, alors les agences ne tarderont pas à réagir. Et dans ce cas, il faudra payer la facture », avait-il indiqué. Selon lui, une dégradation après l’élection présidentielle pourrait, selon son ampleur et la réaction des banques, tirer les taux d’intérêts immobiliers vers les 5,50, voire 6 %.
Source : François Alexandre - ©2012 LaVieImmo.com

Le Crédit agricole maintient ses prévisions de la fin 2011 : selon la banque, les prix de l’ancien devraient connaître une baisse de 5 % au cours de l’année. Le marché entamant « un mouvement de correction », la baisse des transactions, attendue à 10 %, devrait affecter le marché du neuf comme de l’ancien.
(LaVieImmo.com) - Si le marché a « globalement bien résisté en 2011 », il entre cette année dans sa phase de correction, selon Olivier Eluère, économiste au Crédit agricole. Ce qui résulte de plusieurs facteurs, qui sont selon la banque amenés à se cumuler cette année : d’abord, la forte dégradation du contexte économique global (crise des dettes souveraines, montée du chômage à 9,7 %). Les taux de crédit, dans le même temps, « remontent peu à peu et les critères d’octroi de crédit habitat vont se resserrer légèrement », prévoit l’économiste ; un phénomène qui pourrait être accentué par la perte du Triple A. « Un Etat qui emprunte plus cher, cela signifie des banques qui se financent également à des taux plus élevés et donc, par effet domino, des taux proposés aux particuliers également plus élevés », prévoyait lundi Maël Bernier, porte-parole du courtier en crédit Empruntis.

Des prix surévalués de 25 à 35 %

2012 marque par ailleurs la fin de la période faste des réductions fiscales, qui va peser d’après le professionnel tant sur les investissements dans le neuf que dans l’ancien. Ensuite, la forte surévaluation des prix, toujours présente, « de l’ordre de 25 % en moyenne dans l’ancien, et de 35 % à Paris » plus particulièrement. Si le marché montre des signes de décélération depuis le troisième trimestre 2011, les prix « restent globalement à la hausse ». Une tendance qui devrait changer en ce début d’année, à l’aune des informations tirées par les Notaires des avant-contrats de vente.

Une correction « qui pourrait durer 3 à 4 ans »

Pour autant, on tient à relativiser, au crédit agricole. L’organisme n’anticipe pas de « retournement marqué », mais plutôt une correction « lente et graduelle, qui pourrait durer 3 à 4 ans ». La pierre devrait continuer à jouer son rôle de « valeur refuge » auprès des particuliers, alors que l’incertitude domine toujours les marchés financiers. Les perspectives vont donc, selon l’économiste, dans le sens d’ « une baisse de 5 % en moyenne en 2012 », comme annoncé fin 2011. Et comme le prévoyait également au début du mois la Fnaim, estimant toutefois que ce repli « ne devrait pas excéder 5 % ». Les prix de l’immobilier neuf, quant à eux, devraient rester orientés légèrement à la hausse. De l’ordre de 2 %, anticipe Olivier Eluère.
Enfin, le professionnel s’attend à une baisse des ventes de 10 % dans tous les segments de l’immobilier d’habitation. « L’offre de logements restera assez mesurée », la réforme de la fiscalité des plus-values immobilières devant sur ce dernier point être source d’hésitation pour les propriétaires qui voulaient vendre.

Source : André Figeard - ©2012 LaVieImmo.com

Rémunération inchangée pour le livret A


Le taux de rémunération du livret A ne bougera pas, en dépit de l’augmentation de l’inflation, sur laquelle il est en partie indexé. Le point sur les raisons de ce statu quo, préalable probable à une baisse au mois d’août.
(LaVieImmo.com) - Les épargnants devront passer leur tour. François Baroin a annoncé jeudi matin que le taux de rémunération du livret A, actuellement fixé à 2,25 %, ne serait pas modifié le 1er février prochain. Le ministre des Finances, qui s’est rangé à l’avis émis quelques heures plus tôt par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a insisté sur la nécessité d’« éviter une volatilité excessive » du taux, relevé de 25 points de base le 1er août dernier. L’application de la formule de calcul des taux de l’épargne réglementée, qui prend à la fois en compte l’évolution des taux du marché monétaire et celle del’inflation, aurait conduit à une nouvelle hausse, de 50 points de base cette base cette fois. Le livret aurait alors été rémunéré à 2,75 %, soit son plus haut niveau depuis le printemps 2009.

Pas de réajustement trop brutal


Si la Banque de France et le gouvernement ont préféré faire jouer leur veto, c’est qu’ils estiment que cette nouvelle revalorisation n’aurait été que de courte durée, une baisse probable de l’inflation dans les prochaines semaines entraînantde facto une réduction de la rémunération du livret dans six mois. « Les effets de la hausse passée des prix internationaux de l'énergie et des matières premières alimentaires devraient s'estomper tandis que la faiblesse de l'activité économique va peser sur l'inflation de nature plus domestique », explique Cyril Blesson, co-fondateur des Cahiers de l'épargne. L’économiste estime que la rémunération du livret devrait être ramené à 2 % le 1er août prochain, date de sa prochaine révision. « Compte tenu de ce que l’on sait aujourd’hui de l’inflation, c’est le scénario le plus probable à ce jour, explique-t-il. Le statu quo d’aujourd’hui évite aux autorités de devoir procéder à un ajustement trop brutal dans quelques mois ».
Mais l’économiste fait également valoir qu’une hausse de la rémunération du livret aurait été en contradiction avec la politique de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, l’institution monétaire, qui « cherche à relancer le crédit et à dé-inciter à l'épargne de court terme trop recherchée par les investisseurs au détriment des financements plus longs de l'économie », se serait mal accommodée d’un « supplément de sur-rémunération » du livret A, « produit phare du compartiment d'épargne de court terme des marchés de l'épargne hexagonaux », explique-t-il.
Dernier point mais pas des moindres, la rémunération de la majorité des produits d’épargne non réglementés étant indexée sur le taux du livret A, une nouvelle hausse aurait « créé une pression aux rendements dangereuse dans un contexte financier peu favorable aux rendements élevés », ajoute l'économiste.
Source : Emmanuel Salbayre - ©2012 LaVieImmo.com

Alexia

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